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Polémique B. Macron / Féministes - EXTRAS - Prononciation : insulter, humoriste, réduction / rédaction, humeur/humour, etc. - Les mots "con", "conne", "connerie" et "foutre" sont-ils si vulgaires en français ?

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Dans cet épisode bonus, je vais vous donner quelques explications supplémentaires sur l’épisode gratuit d'hier sur la polémique provoquée par Brigitte Macron, l'épouse du président français. Elle n'est pas la première personnalité politique française à employer ce genre de mots vulgaires (" sales connes"). En 2008, le président Sarkozy avait dit "Casse-toi pauvre con !" à un homme lors du Salon de l'agriculture à Paris...

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Hier, j’ai parlé de la polémique que l’épouse du président Macron a provoquée en insultant (= by insulting / gérondif : « en …ant ») des militantes féministes venues perturber le spectacle d’un humoriste accusé de viol en 2021, qui est aussi apparemment un ami de la Première dame de France. J’insiste sur la prononciation du verbe « insulter ». Ce n’est pas « insult » comme en anglais, il faut bien prononcer la voyelle nasale « in » au début du mot, comme dans « interdit », « international » ou « internet ». Attention aussi au « U » : on prononce « insUlter » comme dans « au-dessus », « supporter » ou « subversif ». La lettre U est généralement prononcée [y] (signe phonétique), pas comme en anglais. Par exemple, ne confondez pas les mots « réduction » et « rédaction ». Une réduction (avec un U), c’est une baisse, une baisse de prix par exemple, pendant les soldes du Black Friday. Une rédaction (avec un A), c’est un petit essai, un texte qu’on écrit pour ses études. Je répète quelques mots incluant la lettre U qui ressemblent à l’anglais mais qui sont prononcés différemment : « insulter », supporter », « subversif », « réduction », « industriel », « publier », « publicité », etc. Il y a cependant quelques exceptions, comme souvent en français ! Ce sont principalement les mots d’origine latine comme « aquarium », « album » ou « muséum ». Dans ce dernier cas, on préfère dire « musée » car « muséum » est très académique. Personne ne dit « je vais au muséum », mais c’est dans le dictionnaire. On dit « je vais au musée ». Quelques mots anglais sont aussi des exceptions : « club » et « pub » par exemple. Dans ce dernier cas, il faut bien distinguer « une pub » qui est l’abréviation de « une publicité » (à la télé ou à la radio par exemple — « advertising » en anglais) et « un pub » qui est une sorte de bar anglais ou irlandais. Je répète : « une pub » (une publicité) et « un pub » (un bar anglais ou irlandais). Vous remarquez aussi qu’ici, le genre du mot (UN / UNE - masculin ou féminin), c’est important. « UNE pub » et « UN pub ».

Encore une remarque sur la prononciation. Comme je l’ai dit, l’humoriste Ary Abittan est la cible de militantes féministes parce qu’il a été accusé d’avoir violé une femme en 2021. En français, on ne prononce JAMAIS les H aspirés, donc ce n’est pas « humorist » comme en anglais, mais « humoriste » (sans prononcer le H du début). Et c’est la même chose pour les mots « humour », « humeur » (« mood » en anglais), « hôtel », « hôpital », « héros » ; et même pour les noms étrangers, des noms de villes ou de régions comme « Houston » ou « Hollywood » aux États-Unis ou « Hokkaido » au Japon. Si vous voulez en savoir plus sur la prononciation du H en français, écoutez l’épisode bonus que j’ai publié en septembre dernier. Au fait, ne confondez pas les mots « humour » (« humor » en anglais) et « humeur » (« mood » en anglais). Quelqu’un de drôle, d’amusant, a le sens de l’humour. C’est différent de « humeur ». On dit par exemple : « Aujourd’hui, ça ne va pas, je suis de mauvaise humeur » (« I’m in a bad mood »). Il faut bien ouvrir la bouche pour prononcer ce mot : « humeur ». Je répète « humour », c’est « humor » en anglais, et « humeur », c’est « mood ». 

Revenons aussi un instant sur les mots « con » et « conne », qui sont vulgaires. Brigitte Macron a traité des militantes féministes de « sales connes », avec le mot au féminin. Au masculin, c’est « con » et comme je l’ai dit dans l’épisode gratuit d’hier, ces mots ressemblent à « bon » (au masculin) et « bonne » (au féminin). Quand c’est masculin, ça finit par /ON/, c’est une voyelle nasale et ça se prononce [ɔ̃], comme dans les mots « maison », « bonbon », « interdiction », « abondant » ou « mon oncle » (pas « uncle » comme en anglais). Au féminin, avec un E après le N, ce n’est pas une voyelle nasale et ça se prononce [ɔn] comme dans les mots « francophone », « téléphone » ou « carbone ». Encore une fois : on dit « con » au masculin comme « bon » ; et « conne » au féminin comme « bonne ». 

Vous êtes peut-être très choqué(e)s d’entendre ces mots vulgaires et je m’en excuse, mais en français, ce n’est pas aussi vulgaire que l’équivalent anglais qui commence par un C (le fameux « c word », je crois). Les Français utilisent ce mot très souvent, même des gens qui ne sont pas particulièrement vulgaires et même plutôt généralement polis. Par exemple, j’ai déjà entendu ma mère dire « Ah ! Quelle conne ! J’ai oublié d’acheter du beurre » ou quand elle conduit « Ah ! Il est con celui-là ! » quand quelqu’un faisait quelque chose de dangereux. Je pense que la plupart des Français ont oublié le sens originel du mot « con », qui, hum…bon je vais vous le dire, désigne de façon vulgaire le sexe féminin. Et beaucoup de mots sont dérivés du mot « con ». Par exemple : faire ou dire « une connerie » (l’équivalent de « bullshit » ou « mistake » en anglais) et le verbe « déconner » qui peut signifier « faire des bêtises » ou « plaisanter ». Si vous allez en France, vous entendrez peut-être souvent des gens dire « je déconne ! », c’est-à-dire « je plaisante ! » (« I’m messing with you » en anglais, « jōdan da yo ! » en japonais). 

Bref, les mots « con », « conne », « connerie » et « déconner » sont des mots assez vulgaires mais qu’on utilise très souvent de façon familière en français, et il ne faut pas que vous soyez trop choqué(e) en les entendant. Et Brigitte Macron n’est pas la première personnalité politique à l’employer en public. En 2008, un an après son élection, l’ancien président Sarkozy, dont j’ai récemment parlé parce qu’il est allé en prison, a dit à un homme qui refusait de lui serrer la main (je répète ses paroles) « Casse-toi pauvre con ! »,  ce qui signifie « va-t-en imbécile ! ». « Va-t-en », ça veut dire « pars » (du verbe « partir »), « go away » en anglais. Il a dit ça lors d’une visite officielle au Salon de l’Agriculture. C’était incroyable qu’un président parle comme ça, du jamais vu. Il avait clairement perdu le contrôle de lui-même et on le lui a longtemps reproché. Il a d’ailleurs par la suite exprimé des regrets dans un de ses livres. J’ai parlé de cette polémique et de l’œuf que Macron a reçu sur la tête dans un épisode sur le Salon de l’Agriculture, que j’ai publié le 28 février 2025, donc si ça vous intéresse, écoutez-le.

Je voudrais maintenant revenir sur le verbe « foutre » que Brigitte Macron a employé quand elle a dit « S’il y a les sales connes, on va les foutre dehors ! », ce qui signifie en français plus poli « s’il y a les femmes stupides et détestables, on va les mettre dehors, on va les forcer à sortir de la salle de spectacles ». Le verbe « foutre » est très familier mais c’est aussi un mot que les Français utilisent souvent. Ça signifie, entre autres, « faire » ou « mettre ». Par exemple, on dit très souvent « Oh ! je m’en fous », ce qui signifie plus poliment « je m’en fiche ». En anglais, ça se traduit par « I don’t care ». Vous pouvez entendre la célèbre chanteuse Edith Piaf dire « Je me fous (= fiche) du passé ! » dans sa chanson « Je ne regrette rien ». « Non, rien de rien, je ne regrette rien ! » (pardon, je ne peux pas m’empêcher de chanter 😅). Elle voulait dire qu’elle vivait dans le présent et que le passé et ses erreurs de jeunesse ne l’intéressaient pas du tout. « Je m’en fous », c’est une expression que les Français utilisent très souvent, mais attention : ne l’utilisez pas avec quelqu’un que vous ne connaissez pas bien et que vous vouvoyez. Ce ne serait pas poli. Dites « Je m’en fiche » à la place ou « ce n’est pas important ». On peut aussi utiliser le verbe « foutre » à la place de « faire ». Par exemple, pour dire « Mais qu’est-ce que tu fais !? » quand quelqu’un est en retard, on peut lui dire « Mais qu’est-ce que tu fous !? ». Si quelqu’un a fait une bêtise (« une connerie » pour parler vulgairement), on peut lui dire « Mais qu’est-ce que tu as foutu !? », avec le verbe au passé composé. Pour parler de quelqu’un de paresseux (= lazy) qui ne fait pas d’efforts pour travailler, on peut dire « Il ne fout rien de ses journées », ou quand on a soi-même été paresseux, on peut dire « Aujourd’hui, je n’ai rien foutu ! Je n’ai pas du tout travaillé. ». 

Bien, je voudrais terminer cet épisode sur une note plus élégante en revenant sur le mot « épouse ». L’épouse du président Macron, c’est sa femme. « Épouse » (pas « spouse » comme en anglais), c’est un mot plus soutenu, plus élégant et plus poli que « la femme de quelqu’un ». Au masculin, c’est « l’époux ». Emmanuel Macron est l’époux de Brigitte Macron depuis 2007. Ils ont 25 ans de différence d’âge. Quand ils se sont mariés, il avait 29 ans et elle en avait 54. J’en ai déjà parlé dans l’épisode du 2 juin dernier, sur la polémique provoquée par la prétendue gifle que Mme Macron aurait donné à son mari en descendant de l’avion, mais moi, leur différence d’âge, s’ils s’aiment sincèrement, ça ne me choque pas du tout. Et si vous ne le savez pas encore, Brigitte Macron était le professeur de français du président de la République quand il était encore lycéen. Bon ça, c’est vrai que c’est tout de même un peu choquant parce que quand leur relation a commencé, Emmanuel Macron était encore mineur (il avait moins de 18 ans, l’âge de la majorité en France). Mais encore une fois, en ce qui concerne leur différence d’âge, j’ai envie de dire « Et alors ? » (= « so what ? » en anglais, « dakara nani ? » en japonais). Au fait, « Et alors ? », c’est ce que le président Mitterrand a répondu à un journaliste qui l’interrogeait sur sa vie privée. 

En parlant de Brigitte Macron, vous avez peut-être entendu parler de la théorie conspirationniste selon laquelle elle serait en fait un homme, et que ce serait en réalité son frère Jean-Michel Trogneux qui aurait pris son identité. Je ne m’attarderai pas trop sur cette rumeur car je la trouve complètement ridicule. Et puis j’en ai déjà parlé dans l’épisode du 2 juin dernier. Bref, si ça vous intéresse, écoutez-le. 

Bien, je vais m’arrêter là. Merci de m’avoir écouté. J’espère que vous avez trouvé ça intéressant et utile pour étudier le français. La semaine prochaine, je crois que je publierai un épisode bonus dans ce style sur la prononciation de « tout «  / « toute(s) » et « tous ». Je vous expliquerai quand il faut prononcer le S final de « tous » car ce n’est pas toujours clair pour mes élèves. Encore merci de vous être abonné(e) (Thanks for suscribing) et à demain pour un petit épisode sur Emmanuel Macron. J’essaierai de vous expliquer pourquoi 8 Français sur 10 pensent qu’il est un mauvais président. À demain !